Patrimoine de Rohan
Rohan dispose d’un riche patrimoine historique et artistique lié, pour partie, à l’histoire de la famille de Rohan. Spécificité communale, Rohan est dotée de trois églises paroissiales en raison de l’intégration des paroisses de Saint-Gouvry et de Saint-Samson.
Plusieurs de ces édifices sont accessibles à tous par une visite virtuelle. Des visites guidées de la commune et de ses monuments sont proposées régulièrement au cours de l’année, à l’occasion des évènements municipaux.
L’église Saint-Gobrien
(XIX-XX siècles)
Dédiée à saint Gobrien, l’église paroissiale de Rohan a été déplacée et reconstruite en 1897. L’église actuelle est bénite et ouverte au culte le 29 avril 1897. Le portique est surmonté d’un tympan sculpté. Le choeur est éclairé par deux verrières, dont l’une représente saint Gobrien (oeuvre signée M. Lorin, Chartres, 1912). Les vitraux du transept et de la nef sont de G. Merhlin, Angers, 1914. Le maître-autel en bois sculpté de style ogival est un don des moines de l’abbaye voisine de Timadeuc.
L’église Saint-Samson
(XX siècle)
Reconstruite en 1904 sur les bases de l’ancienne église paroissiale du 15ème siècle, l’église de Saint-Samson conserve de cette époque des fonds baptismaux octogonaux.
En pierre de taille, c’est un édifice néogothique très élancé qui abrite notamment une statue en bois polychrome de saint Isidore, patron des agriculteurs.
L’église Saint-Gouvry
(XV-XX siècles)
Reconstruite au XVIIe siècle, et restaurée en 1968, de l’église primitive, il ne subsiste que la baie du chevet et son vitrail.
Le vitrail de la verrière du chœur date du XVIe siècle. En forme de fleur de lys (symbole du rattachement de la Bretagne à La France), il met en scène les personnages de la Crucifixion, et porte les armoiries de Bretagne, des Rohan et des familles Le Moyne de Talhouët, Bréhaut et Clisson d’Arradon. Une cloche en bronze date de 1756. La table de communion et la chaire à prêcher datent du XIXème siècle.
A noter aussi une tête reliquaire de saint Gouvry en bois peint et datée du XVIIème siècle.
La chapelle Notre-Dame de Bonne-Encontre
(XVI siècle)
Classée Monument Historique en 1922, la Chapelle placée sous la protection de Notre Dame de Bonne Encontre est le fleuron architectural de la commune de Rohan.
Edifiée par Jean II de Rohan pour remplacer l’ancienne chapelle du premier château de 1104, elle conserve une inscription de sa fondation gravée sur une pierre de la façade sud.
De l’extérieur de l’édifice se dégage une impression de solidité due aux murs renforcés de contreforts.
L’intérieur mérite le coup d’œil pour sa voûte, appuyée sur des croisées d’ogives pénétrant dans des colonnes engagées. Les clefs de voûte sont ornées des armoiries de Rohan. La sainte patronne des lieux est présente ici sous la forme d’une Vierge à l’Enfant. On remarque également le blason des Rohan, composé de six macles, mi parti de Rohan, et de deux hermines, mi parti de Bretagne, rappelant l’union de Jean II de Rohan avec Marie de Bretagne, fille de François 1er Duc de Bretagne.
→ Visite virtuelle de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Encontre
La chapelle Saint-Martin
(XII-XVIII siècles)
La chapelle Saint-Martin édifiée par les moines de l’abbaye de Marmoutier en 1127 à l’initiative d’Alain de Rohan, aux portes de son nouveau château. Il s’agit d’une dépendance du prieuré de Saint-Martin de Josselin.
En 1330, placée sous le double vocable de saint Martin et de Notre-Dame de Bon Secours, elle devient église paroissiale de Rohan et le reste jusqu’en 1653.
Rebâtie vers 1646, elle est vendue comme Bien National en 1791 et à nouveau reconstruite en 1812 avec les pierres de l’ancien château de Rohan. Elle est bénite le 17 mai 1814. Le clocheton date de 1812.
Le retable en bois peint date du XVIIIème siècle et abrite plusieurs statues, comme la statue du Christ en croix en bois polychrome du XIXème siècle, et les statues de Saint Michel, Saint Martin, Notre-Dame de Bon Secours, un Ecce Homo ainsi qu’une Vierge à l’Enfant. La verrière, représentant les habitants de Rohan priant la Vierge, est une donation de l’abbé Mathurin Ropert en 1909. Elle abrite des peintures du XVIIIème siècle.
La Halle aux grains
(XVII-XXI siècles)
Dans la première moitié du XXe siècle, une véritable vague destructrice a conduit à la disparition de la quasi-totalité des halles en bois. Seules subsistent aujourd’hui, en Bretagne historique, celles de Plouescat, Le Faouët, Questembert et Clisson. Le sauvetage de la halle aux grains de Rohan (dernier quart du 17ème siècle.) fait de celle-ci l’un des cinq derniers témoins de ces « vaisseaux de bois », magnifiques ouvrages de charpenterie.
Riche de 900 ans d’histoire, fondée en 1127 par l’une des plus puissantes familles de Bretagne qui en prend le nom, Rohan, petite cité morbihannaise inscrite au cœur de la vallée de l’Oust, possédait deux halles édifiées au cours du 15ème siècle par Jean II Vicomte de Rohan :
-Celle dite « aux étoffes », bâtie entre 1450 – 1460, déposée en 1911 et aujourd’hui détruite,
-Celle dite « aux grains », bâtie entre 1682 et 1700.
Ces halles ont joué un rôle économique majeur au niveau du commerce alimentaire local et régional, notamment pour les grains, beurre, farines, œufs, animaux…
Patrimoine déraciné et oublié de tous, elle a pu être sauvée après une restauration importante, grâce à la clairvoyance et la ténacité de l’association Idée Halles qui portait ce projet en elle depuis 1994.
Aujourd’hui, depuis octobre 2007, elle se dresse à nouveau fièrement au cœur de Rohan grâce à la mobilisation de nombreux partenaires, tant institutionnels que privés.
La halle aux grains, édifice emblématique de l’histoire de la commune, offre à nouveau un cadre exceptionnel et convivial à un marché hebdomadaire dédié aux produits du terroir qui se tient tous les dimanches matins.
Caractéristiques :
- Halle ouverte à deux croupes
- Un seul vaisseau de 8 travées
- Charpente en chêne
- Longueur : 24 m, largeur : 8 m, surface : 194 m², hauteur au faîtage : 6.76 m
Le canal de Nantes à Brest
(XIX-XXI siècles)
La réalisation du Canal de Nantes à Brest a permis de conforter l’activité commerciale traditionnelle et a fait de Rohan un port très actif dans le transport de divers matériaux et denrées : épicerie, pommes de terre, ardoises, chaux, charbon, fer, fonte…
On trouve encore des témoins de cette activité : le quai Notre-Dame, le grenier à blé du Pont d’Oust, ou bien encore les quais et entrepôts de Saint-Samson.
C’est en 1804, sous le Premier Empire, que les travaux de construction de ce canal commencent pour des raisons stratégiques, avec la reprise des hostilités avec l’Angleterre et le blocus des arsenaux français.
Des travaux titanesques sont entrepris : jonction entre quatre bassins fluviaux (Loire, Vilaine, Blavet, Aulne), huit rivières (Erdre, Isac, Oust, Blavet, Kergoat, Doré, Hyères et Aulne), trois biefs de partage des eaux (Bout-de-bois, Hilvern, Tranchée de Glomel) et 236 écluses pour un parcours de 360 km… Prisonniers de guerre espagnols, soldats déserteurs et bagnards de Brest, paysans, femmes et enfants s’échinent des années durant dans ces travaux.
Le Canal de Nantes à Brest est livré dans son intégralité à la navigation en 1842.
Aujourd’hui, à la navigation commerciale a succédé le tourisme vert et d’itinérance, le Canal attirant de nombreux cyclotouristes et plaisanciers chaque année. Reconnaissance de cette histoire fluviale, Rohan est aujourd’hui Cité Fluviale de Bretagne, signe de la qualité de son accueil pour des séjours de plusieurs jours à plusieurs semaines.